Selon Jeremy Hunt, l’un des trois favoris au poste de premier ministre, le travailliste Jeremy Corbyn est « le leader le plus à gauche et le plus dangereux ».
Signe de ces temps de repli britannique : sur les dix candidats qui ont été autorisés, lundi 10 juin, à concourir pour remplacer Theresa May à la tête du Parti conservateur – et donc comme premier ministre –, huit sont d’ardents partisans du Brexit. Les deux autres sont des proeuropéens modérés mais n’ont pas la moindre chance d’être choisis ; le seul prétendant qui prônait un deuxième référendum sur le Brexit n’a pas obtenu les huit parrainages de députés requis pour participer à la course.
Lancée de fait par la démission, vendredi 7 mai, de Mme May de la direction des tories, la compétition ressemble déjà à un jeu de massacre où l’enjeu du jour, la place du Royaume-Uni dans l’Europe, n’est guère débattu. La bataille qui doit aboutir à l’intronisation d’un nouveau premier ministre à la fin de juillet se livre principalement entre trois candidats : l’ancien ministre des affaires étrangères Boris Johnson, son successeur, Jeremy Hunt, et le ministre de l’environnement, Michael Gove.
Michael Gove piégé sur son passé
Michael Gove, considéré comme l’adversaire principal du favori Boris Johnson, a trébuché, le week-end du 8 et du 9 juin, sur un grand classique des campagnes électorales anglo-saxonnes : son expérience de la drogue. Une confidence d’une ancienne collaboratrice rapportée dans un article du Daily Mail l’a contraint à reconnaître qu’il avait pris de la cocaïne « à plusieurs reprises » lorsqu’il était journaliste, voici une vingtaine d’années.