Sur ce chiffre, avancé par l’OFCE, un peu plus de la moitié serait le résultat des mesures prises par le gouvernement. Ce pouvoir d’achat supplémentaire devrait soutenir la consommation et donc la croissance cette année.
Les Français devraient bien ressentir les effets des mesures gouvernementales sur leur portefeuille. D’après une récente étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), leur pouvoir d’achat va grimper de 2,5% cette année, soit en moyenne 850 euros par ménage. Sur ce montant, 440 euros seront le seul fait des mesures prises par Emmanuel Macron. Il s’agit bien là d’une moyenne, ce qui signifie que tous les Français ne seront pas logés à la même enseigne. Néanmoins, la hausse attendue du pouvoir d’achat sera la plus forte depuis 2007, «période de forte croissance et de mise en place de la loi TEPA [qui prévoyait entre autres l’allègement des cotisations sociales sur les heures supplémentaires, ndlr] sous Nicolas Sarkozy», promet l’OFCE.
Au total, le gouvernement met sur la table près de 12 milliards d’euros pour doper le pouvoir d’achat. Certaines mesures socio-fiscales étaient attendues, comme la deuxième tranche de réduction de la taxe d’habitation ou la baisse des cotisations salariales en année pleine. Mais l’hiver dernier, des mesures d’urgences ont été annoncées pour tenter de calmer la grogne des «gilets jaunes». Édouard Philippe avait d’abord promis une super prime à la conversion ou encore un coup de pouce au remplacement de la chaudière, puis, début décembre, la suspension de la hausse de la taxe carbone. Emmanuel Macron avait embrayé avec une nouvelle batterie de mesures comme la revalorisation accélérée de la prime d’activité, la défiscalisation et la désocialisation des heures supplémentaires ou la baisse de la CSG pour certains retraités. Au total, ces mesures d’urgence représentent à elles seules 10,3 milliards d’euros.
Une hausse du salaire réel
Emmanuel Macron avait également exhorté les entreprises à faire un geste avec le versement d’une prime défiscalisée. À ce stade, plus de 200.000 sociétés ont répondu à cet appel et plus d’un milliard d’euros a été distribué. D’après l’OFCE, cette prime, couplée à un ralentissement de l’inflation, permettra une hausse «significative» du salaire réel (+1,5%) cette année. L’étude précise ne pas tenir compte des nouvelles mesures qui pourraient être annoncées par Emmanuel Macron dans les prochains jours, à l’issue du Grand débat national.
Mais que vont faire les ménages de cet argent? D’après l’OFCE, ils devraient consommer (+1,6%), même si cette consommation «dynamique» augmentera moins que le revenu. Prudents, les Français mettront aussi de côté. Le taux d’épargne devrait s’établir à 15,1% en moyenne, soit 0,8 point de plus que sur la période 2013-2018. «Au final, soutenu par une demande intérieure en accélération, le PIB augmenterait en moyenne de 1,5% en 2019, malgré une contribution négative du commerce extérieur», croient savoir les chercheurs de l’OFCE, qui se montrent plus optimistes que le gouvernement qui vise 1,4% de croissance cette année. D’après eux, les mesures budgétaires mises en place en faveur du pouvoir d’achat soutiendront à elle seule la croissance à hauteur de 0,5 point de PIB en 2019.