Selon un rapport du Secours catholique, près de 10% de la population s’est rendue à la soupe populaire en 2020


Par Catherine Gasté pour le Parisien

Le rapport du Secours catholique publié ce jeudi démontre l’ampleur de la pauvreté en France. Malgré les mesures prises dans le cadre du «quoi qu’il en coûte» pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire, jusqu’à 7 millions de personnes ont demandé une aide alimentaire en 2020.

Les premières phrases du rapport annuel du Secours catholique sont cinglantes. À la hauteur de la détresse de tous ceux qui frappent à la porte de l’association. Voilà ce que décrivent d’emblée les auteurs dans un pavé de près de 150 pages : « Les émissions culinaires rassemblent toutes les générations devant le poste (de télévision). La France est un pays où l’on vit bien, dit-on. Pourtant, il restera de la pandémie de Covid une image marquante, celle des files d’attente qui s’allongent devant les centres de distribution alimentaire . En 2020, en France, jusqu’à 7 millions de personnes ont eu besoin d’y recourir ».

« Il y a près de 10 % de la population française qui n’a d’autre choix que de faire la queue à la soupe populaire! », s’alarme Jean Merckaert l’un des responsables du Secours Catholique. « Une demande repartie à la hausse en 2020 », ajoute-tl-il.

« La pauvreté n’a pas augmenté ! » martèle pourtant l’exécutif. Comme Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement répétant que « les mesures » prises dans le cadre du « quoiqu’il en coûte » ont atténué l’impact de la crise auprès des plus en difficultés. Et de citer pour preuve l’Insee, qui dans ces microsimulations provisoires, n’observe pas, en effet, de hausse du taux de pauvreté en 2020, stable à 9,3 millions de personnes. Mais l’institut statistique sous tutelle du ministère de l’Économie et des Finances le reconnaît néanmoins, la crise sanitaire a pu avoir un effet plus marqué sur les personnes les plus fragiles. C’est justement le constat de terrain fait par le Secours catholique : « la pandémie a souvent aggravé l’intensité de la pauvreté déjà vécue », écrivent les auteurs du rapport.

Un budget moyen de 537 euros, en baisse par rapport à 2019

Les signaux alarmants sont multiples dans ce rapport annuel, véritable baromètre depuis 25 ans de l’état réel de la pauvreté en France. Plus de la moitié des personnes ayant demandé une aide alimentaire, l’ont fait pour la première fois en 2020 ou sont revenues après plusieurs années. « Il suffit d’un accident de la vie, d’une maladie, d’une séparation, la perte d’emploi ou de revenus pour basculer dans la pauvreté », rappelle Jean Merckaert. Dans cette longue liste des plus démunis, des étudiants, des indépendants, des retraités, des chômeurs, des mères isolées, des salariés, notamment à temps partiel, mis en chômage partiel… Parmi eux, 27 % des ménages auxquels ont été remis des chèques-services subissent une insécurité alimentaire grave, pointe le rapport. Autrement dit, il leur arrive régulièrement de ne prendre aucun repas de la journée.

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